Les goûts d’un petit garçon pas comme les autres
Ecoutez Michel Psellos, Philosophica minora, op. 19
Cette poupée grecque en terre cuite a le corps d’une femme adulte. Ses bras et ses jambes sont articulés au niveau des épaules et des genoux, le sommet de sa tête est percé pour la suspendre. Elle tenait dans ses mains des castagnettes évoquant les danses et chœurs lors de fêtes religieuses. La poupée n’a probablement jamais servi de jouet. Elle représente le double de la jeune fille, la promesse d’une croissance harmonieuse et d’un bon mariage avec des enfants. Ce genre de figurines était parfois déposé dans la tombe quand la jeune fille était morte avant d’avoir pu la consacrer dans un sanctuaire de divinités liées à la fertilité et la croissance à la veille du mariage (Artémis, Aphrodite).
Une coutume japonaise contemporaine offre un parallèle intéressant. A l’occasion de la fête saisonnière des « petites filles » (hina matsuri) ou « fête des poupées », célébrée au début du troisième mois de l’année, on achète deux poupées. La première est disposée avec d’autres poupées dans un petit bateau auquel on fait faire un tour à deux ou trois cents mètres du littoral. Puis, on le ramène sur une plage près du temple du village. Là, on le fait brûler avec son contenu. La seconde poupée est déposée dans le temple.
Liées à des rites de purification et de renouveau agraire, ces poupées ont pour fonction de favoriser les récoltes ainsi que l'accès des jeunes filles à l'âge adulte et à la condition de femme mariée et de mère.
Découvrez les images du rite japonais de la « fête des petites filles » dans la galerie.
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